Attaque meurtrière à Vancouver : “Le jour le plus sombre de notre histoire”

Des membres dévastés de la communauté philippine de Vancouver se sont recueillis le 27 avril dans une église de la métropole de la côte ouest canadienne pour rendre hommage aux victimes de l’attaque à la voiture-bélier de la veille, qui a fait 11 morts et 32 blessés. Le pays est en deuil, dit le “Globe and Mail” qui consacre sa une à ce drame.
“Une journée de célébration s’est transformée en source de profond chagrin”, écrit dans ses pages The Globe and Mail, pour évoquer le drame de la soirée du 26 avril à Vancouver. Vers 20 heures (heure locale), un homme de 30 ans a foncé avec son véhicule de type SUV sur une foule lors du festival philippin de la Journée Lapu Lapu. Selon les forces de l’ordre, la plus jeune victime était âgée de 5 ans.
“C’est le jour le plus sombre de notre histoire”, s’est désolé le chef de police intérimaire de la ville, Steve Rai. La classe politique du pays a exprimé ses condoléances après l’attaque, dont les leaders fédéraux, relate le quotidien, “qui ont changé leurs plans à la veille de la tenue [ce 28 avril] des élections législatives”. De nombreuses personnalités étrangères, dont Emmanuel Macron sur X en passant par le roi Charles III, ont fait part de leurs condoléances, ainsi que le président des Philippines, Ferdinand Marcos Jr., qui s’est dit “complètement dévasté”.
Appréhendé après les faits, le suspect, Adam Lo, un résident de Vancouver au passé trouble, fait face à au moins huit accusations de meurtre, indique encore la publication, alors que des chefs d’accusation additionnels devraient être déposés. La police locale n’a pas indiqué ce qui aurait pu le motiver à commettre “la pire tragédie à frapper la ville depuis une génération”. Steve Rai mentionne que le prévenu a “un historique important d’interactions avec la police et des professionnels de la santé liés à la santé mentale”.
Un chroniqueur du journal décrypte : “L’homme qui aurait commis un carnage meurtrier souffre d’une maladie mentale non traitée, probablement de schizophrénie, et il a été arrêté à de nombreuses reprises dans un état psychotique.” Cela dit, ajoute André Picard :
“Ne laissons pas cet événement horrible perpétuer le mythe selon lequel toutes les personnes atteintes de maladie mentale sont violentes (la plupart ne le sont pas) ni permettre à notre colère d’alimenter l’enthousiasme réactionnaire croissant en faveur de l’emprisonnement psychiatrique obligatoire.”
Une enquête doit éclaircir les circonstances du drame, mais l’heure est au recueillement. Le Premier ministre canadien, Mark Carney, son homologue de la Colombie-Britannique, David Eby, et le maire de Vancouver, Ken Sim, ont déposé des gerbes de fleurs dimanche sur un site commémoratif de la ville. La communauté philippine est en larmes après la tuerie. “Tout le monde a du mal à y faire face en ce moment, et il va nous falloir du temps pour vraiment comprendre les choses”, laisse tomber RJ Aquino, président de l’organisme communautaire Filipino BC, qui a organisé les festivités pour la Journée Lapu Lapu, du nom d’un chef autochtone philippin qui s’est battu contre la colonisation espagnole au XVIe siècle.
Courrier International